Des avancées réelles sur les aides, des questions sur le budget et trop de dispersion dans le plan de relance
L’UWE et les fédérations ont pris connaissance des mesures proposées par le Gouvernement wallon à l’issue du conclave budgétaire.
Elles sont parfaitement conscientes des difficultés que pose cet exercice dans le contexte des crises successives que nous connaissons. En effet, ces crises (pandémie, inondations, guerre en Ukraine et leurs conséquences diverses sur l’approvisionnement et les coûts des matières premières, sur les salaires et sur l’énergie) ont lourdement impacté les entreprises et leurs collaborateurs, les ménages, les acteurs publics et toute la société. Elles ont nécessité des réponses fortes et coûteuses, à juste titre. Le monde des entreprises est conscient et reconnaissant de ces nécessaires efforts faits par les autorités.
Tout ceci a toutefois conduit à alourdir l’endettement de la Wallonie dont la trajectoire aurait déjà dû faire l’objet d’une correction bien avant les crises, notamment via l’exercice du budget base zéro qui ne génère malheureusement pas les effets escomptés.
Les entreprises sont également conscientes que la Wallonie ne peut apporter seule toutes les réponses. A une crise systémique mondiale, seul un bouquet de solutions mises en oeuvre par tous les niveaux de pouvoir permettra de passer ce cap difficile.
« L’avenir de la Wallonie dépend de notre capacité à travailler ensemble », affirme régulièrement notre Ministre-Président. Et nous le rejoignons pleinement. Pour l’UWE et ses fédérations, travailler ensemble, c’est partir du postulat qu’on ne peut répartir et redistribuer que la richesse que l’on crée. Or, actuellement, la succession de crises la détruit. Les entrepreneurs sont au bord du gouffre. Les gestes posés doivent être à la hauteur.
A cet égard, l’UWE et ses fédérations accueillent positivement les mesures décidées en matière d’énergie qui contribueront à réduire les difficultés des indépendants et des entreprises. Compte tenu de l’urgence, l’efficacité des mécanismes de liquidation des aides sera déterminante. L’UWE attend également du Fédéral et de l’Europe des gestes forts en la matière.
Au-delà du commentaire positif global, il nous reste une série d’inquiétudes :
- Quid si la situation énergétique grave se poursuit après la fin du premier trimestre 2023, d’autant que d’autres éléments tels que l’indexation des salaires et l’inflation vont continuer à peser sur les entreprises ?
- Quid des impacts économiques, sociaux et sectoriels de la réforme/réduction annoncée des aides à l’emploi et des chèques entreprises, dont nous ne connaissons pas la portée actuellement et qui était encore en discussion avec les partenaires sociaux ?
- Quid du maintien de la capacité d’investissement dans les énergies renouvelables et dans les infrastructures énergétiques ?
Sur le budget, sur base des quelques chiffres donnés, l’UWE prend acte des efforts annoncés par le Gouvernement pour une réduction du solde brut à financer et pour une accélération du retour à l’équilibre de même que de l’absence de nouvelles taxes sur les entreprises et les citoyens. Toutefois, comme on ne dispose pas à ce stade des équilibres budgétaires, il est impossible de se positionner complètement.
Pour Olivier de Wasseige, Administrateur délégué de l’UWE, « l’effort est réel et les aides sont appréciées, mais la dette aurait pu être réduite encore bien davantage en diminuant de manière drastique les moyens affectés aux projets non prioritaires du plan de relance. Il est également regrettable que les projets prioritaires aient pris autant de retard et que leur budget global soit en conséquence amputé. »
