Stratégie territoriale : n’oublions pas l’activité économique !

Stratégie territoriale : n’oublions pas l’activité économique !

Le Gouvernement wallon vient d’adopter le Schéma de Développement du Territoire (SDT). Ce SDT doit guider ces choix pour qu’ils soient rapides, efficaces, et participant aux objectifs globaux fixés dans cette stratégie, en ce compris les objectifs indispensables au développement économique. Parmi ceux-ci, on retrouve la nécessaire réhabilitation des friches, sur laquelle tout le monde s’accorde. Pour l’UWE (AKT for Wallonia), maintenant que la stratégie est adoptée, il faut la mettre en œuvre sans attendre !

La Wallonie dispose potentiellement de 20.000 hectares de friches. Bien que ce chiffre ne repose pas sur un recensement officiel complet, il représente l’équivalent la surface totale des zones d’activité économique artificialisées en Wallonie, qui s’élève à 21.500 hectares. Le potentiel est donc considérable.

La Wallonie doit retrouver une saine prospérité et son territoire en est un atout à utiliser avec pertinence, raison et parcimonie, en assurant notamment l’orientation de celui-ci selon ses différentes fonctions.

Pour l’UWE (AKT for Wallonia), un trop grand nombre de friches réhabilitées basculent trop systématiquement dans la fonction résidentielle. Les grandes friches et les friches stratégiquement situées par rapport aux axes de communication doivent être préservées pour l’activité économique et industrielle là où d’autres friches auront une vocation clairement résidentielle.

La cadence de mobilisation de ces friches, notamment pour l’activité économique, doit grandement être accélérée. Pour l’UWE (AKT for Wallonia), il ne s’agit plus d’attendre !

L’UWE (AKT for Wallonia) identifie ainsi des actions prioritaires à mettre en place dans ce cadre, particulièrement celles-ci :

  • Favoriser la mise en place d’un véritable cluster industriel de la réhabilitation, qui serait de nature à accélérer la réhabilitation des friches wallonnes ;
  • Favoriser l’initiative privée et les partenariats publics-privé (PPP) dans les procédures de réhabilitation de friches à vocation industrielle, notamment par des mesures fiscales attractives et une simplification administrative. Des projets PPP pourraient être menés par exemple pour la promotion de zones d’activité économique spécifiques ;
  • Mettre en place une « Task Force Friches » dont l’objectif sera d’identifier les actions nécessaires à mettre en œuvre, les freins à lever et les financements à mobiliser pour permettre la réhabilitation de 100 ha de friches par an à destination de l’activité industrielle ;
  • Evaluer et modifier le décret sol pour faciliter les réhabilitations de friches polluées.

En ce qui concerne l’impact de ce projet de texte sur les acteurs de la construction et de la promotion, l’UWE (AKT for Wallonia) soutient :

  • Mette en place des mesures transitoires en attendant les révisions des Schémas de développement communaux ;
  • Développer un régime d’indemnisation des moins-values d’urbanisme ;
  • Assouplir la procédure de révision du plan de secteur.

L’UWE (AKT for Wallonia) souligne enfin l’urgence de rassembler tous les acteurs autour de la table afin d’opérationnaliser les mesures prioritaires poursuivant différents objectifs dont ceux liés au logement mais aussi celui du développement industriel du territoire. En plus des mesures évoquées liées directement aux friches,  les mesures prioritaires suivantes peuvent être pointées :

  • Mettre en place un groupe de travail composé d’acteurs publics et privés chargé de déterminer et d’évaluer une trajectoire 2050 de mise à disposition de terrains à vocation économique et industrielle concomitante à la trajectoire de fin d’artificialisation nette ;
  • Établir une réserve stratégique permanente de terrains de grande dimension ou aux caractéristiques spécifiques, dont la quantité est basée sur les besoins économiques objectivés ;
  • Mettre à disposition annuellement 150 ha de terrains équipés à vocation économique ;
  • Réaliser une étude sur la qualité et la quantité des surfaces dédiées aux activités économiques wallonnes existantes, et sur les besoins futurs de celles-ci et au regard des approches territoriales des régions voisines ;
  • Assurer la protection de la spécificité des parcs d’activité économique (PAE), singulièrement industrielles, pour les orienter majoritairement vers l’accueil d’activités économiques et industrielles ayant besoin de cet environnement spécifique ;
  • Organiser les « Assises du NIMBY », dont l’objectif serait de développer des solutions pour améliorer la gestion des recours et résoudre constructivement les impacts négatifs de ce phénomène.

 Pour Cécile Neven, CEO de l’Union Wallonne des Entreprises (AKT for Wallonia) : « Poursuivre et améliorer notre développement dans un espace fini est un challenge qui ne pourra être gagné que moyennant des choix pertinents, un courage politique à chaque niveau de pouvoir et des positions parfois audacieuses. Il est également indispensable de prendre en compte l’ensemble des acteurs du territoire, dont les entreprises font partie,  et de travailler à l’acceptabilité des projets par la population ».

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